Royal de Luxe. 26-28-29/10/06. Le Havre.

Royal de Luxe. Jeudi 26 octobre 06. Le Havre.

Rer C, Rer B, Rer E. Gare St Lazare, 12h40, le 3139 s ébranle. Direction le Havre, son terminus.

Pas loin du port, une fusée faite de bois et de ferraille s est scratchée sur le bitume. Elle est plantée comme un piquet. Des fumeroles s échappent du sol. J entends une mamie dire: "Ils ont abimés les dalles c est pas vrai..." avec un visage, comme si la moitié de la ville était rasée. C est pas grave mamie, c est juste le Royal de Luxe. Des badauds, des curieux, des qui-savent, s agglutinent autour de l objet. Beaucoup spéculent. Beaucoup cherchent l info. Des enfants collent leur oreilles sur les parois. D autres jettent un oeil entre les interstices. A l intérieur, une petite. Une petite... géante. Demain à 10h, elle s extirpera de cet engin et partira à la rencontre du sultan et de l éléphant à travers la ville.

Je reprends un train pour Paname vers les 16h. Je reviendrais samedi, pour deux jours cette fois....Samedi 28 octobre 2006. 06h30, le réveil sonne. Petit déj, douche, j enfile mes vêtements soigneusement préparés la veille. 07h30, sac à dos, je rejoins la gare de Choisy le Roi. Rer. Direction St Lazare. J ai prévu large, je ne tiens pas à louper le 3135 pour Le Havre. A. m attend à l heure au début du quai comme prévu. C est lendemain de fête, elle dort les deux heures que dure le trajet pour récupérer. Je profite du paysage, rêve, pense. Arrivée au Havre à 11h14. On passe par l hotel, signaler notre présence, récupérer la clé et on rejoint le centre ville et la rue de Paris que l éléphant doit emprunter pour rejoindre la place de l hotel de Ville. Le Royal de Luxe a mis les gros moyens dans la création de cet éléphantesque éléphant. Plusieurs dizaines de tonnes de vérins, de bois, de ferrailles, de cuir composent la bête. Le tout est plus vrai que nature. Plusieurs manipulateurs, une dizaine, donnent vie au pachyderme. Ils sont installés sur son dos, sous sa tête, sur ses flancs. Ils actionnent des leviers qui mettent en mouvement jambes, oreilles , queue, yeux ou trompe. Trompe qui fait la joie des grands et des petits lorsque les manipulateurs joueurs arrosent pas son biais les spectateurs. Les gens perchés sur des cabines téléphoniques, arrêts de bus et autres mobiliers urbains n échappent pas à la douche. Les balayeurs du désert, postés sur un camion, suivent l éléphant et assurent l ambiance musicale. 13h00. Le convoi arrive place de l hotel de ville. Le Sultan descend de l éléphant et toute le troupe se rend à la réception pour l hotel de ville.

On en profite pour acheter de quoi manger et trouver un coin sympa sur le port de plaisance pour un pique nique improvisé sur un ponton. 15h00. Retour du sultan sur l éléphant. On suit le convoi qui repart à travers la ville. Puis on assiste au réveil de la petite géante, couchée sur un lit... géant. Lit avec un vrai matelas, une vraie couette. 140X190. Mais là, on ne parle pas en centimètres mais plutôt en décimètres ! La petite géante, gigantesque marionnette de plusieurs metres de haut, actionnée par une équipe de manipulateurs qui tirent sur des cables qui mettent en mouvement bras ,jambes, tête, ... On lui enfile sa robe, on lui met ses chaussures et la voilà partie déambulant dans les rues du Havre. Je n ai plus de batterie dans mon camescope. On doit repasser à l hotel. J ai réussi la veille à trouver le parcours sur le net. Parcours qui n était pas divulgué. L arrêté préfectoral sur le stationnement des véhicules routiers laissait aussi deviner le parcours emprunté. On profite pour faire un break car on aura parcouru pas mal de bornes au cours des deux jours. Un barrissement, des notes de musique, le convoi n est pas loin. On descend. On apercoit l éléphant au coin de la rue. On est synchro. Et c' est reparti. Puis le cortège s arrête plus loin. Un carrefour. Beaucoup de monde. C est là que l éléphant et la petite géante se retrouvent. La place est noire de monde. On ne peux ni reculer ni avancer. Une grue hisse la petite géante sur la trompe de l éléphant qui repart et continue son périple à travers la ville. En fin d après midi, le cortège arrive sur une place entourée d immeubles. Il y a des chanceux qui assistent au spectacle depuis leur fenêtre. La petite géante est descendue de l éléphant. Elle danse maintenant sur les notes du groupe dont le camion stationne tout près. Des barrières délimitent un périmètre de sécurité. Les places sont chères. Les publics des deux personnages principaux ne font plus qu un. On se hisse sur la pointe des pieds pour profiter du spectacle. Bras tendus, je filme et profite de l écran de contrôle du camescope pour apprecier la scène. Mue par une grue la petite géante s élève dans les airs tout en dansant. Difficile à retranscrire par écrit mais le spectacle est vraiment magique, impressionnant même. Pour clore la journée, la petite géante est dévétue de sa robe, et couchée sur le lit... géant. L éléphant barrit une dernière fois et s accroupit. Il passera la nuit sur cette place ouvrant un oeil sur la petite qui dort tout prêt.

La place se vide doucement. On va manger un morceau et on rentre à l hotel, hs par cette journée de déambulations mais des images pleins la tête...

Dimanche 29 octobre 2006. On n assiste pas à la mise en place de la fusée à 07h sur la plage pour le départ de la petite géante prévu le soir même. On prend un petit déj au café de la gare. Devant celle ci des voitures "cousues". Oui un fil et une aiguille traversent voitures et bitume. Une aiguille de plus d un metre de long et épaisse comme un manche de pioche et un fil... "Cable" est le mot le plus adapté.

On rejoint la place qu on a laissé la veille. La géante et l éléphant sont toujours en place. Les gens sont au rendez vous également. La petite géante est réveillée. Elle est placée sous la trompe de l éléphant on assiste à sa toilette matinale, la douche. Elle est rhabillée et le convoi repart.
12h00. La petite géante rejoint la plage tandis que l éléphant déambule dans les rues de la ville et stoppe sa course devant le casino où le sultan va déjeuner. On en profite pour faire de même dans les jardins de la place de l hotel de ville. Petite pause.

15h00. Retour devant le casino. Le sultan reprends sa place sur l éléphant avec son escorte. Les manipulateurs qui n ont semble t il pas mangé avec le sultan passent devant nous d un pas décidé et rejoignent leur postes . Je reconnais parmi eux, une personne qui était à l expo "Le Grand Répertoire" du Grand Palais à Paris et qui faisait des démontrations en expliquant le passé des objets présentés. Sur l avenue Foch qui mène au bord de mer, c est une marée humaine qui envahit le lieu. Tout ce monde se dirige vers le litoral où doit avoir lieu le final. C est le dernier jour, le bouche à oreille a fait son oeuvre, les médias surement aussi. Une foule impressionnante se masse sur les trottoirs. Arrivés sur le parking de la plage, on ne peux plus avancer. On savoure une dernière fois le spectacle et c est bientôt l heure de retourner vers la gare. La circulation a repris ses droits. Le rêve s achève. On prend de quoi lire et manger dans la gare et on ne perd pas de temps pour trouver une place dans le 18h16 blindé qui repart sur Paname. On est fatigué... mais heureux, des souvenirs pleins la tête, des images et un film qu on va garder précieusement...